C'était au moins la centième fois qu'on se quittait, je n'en suis pas sure mais c'est ce que j'ai ressenti ce matin là. Ma sonnerie de réveil dont tu te moquais n'arrêtais pas de sonner, mais les bruits de vagues se mêlaient à mes rêves et je mon inconscient me projetait des images de paquebot. Une heure trop tard mes yeux se sont ouvert, la perspective de te quitter bientôt m'a envahie. Cette étrange tristesse m'est devenue familière, j'ai appris à la gérer, à essayer de vivre dans le présent. Nous avons pris notre petit déjeuner comme avant chaque départ, celui ou je n'ai pas faim, celui ou je fume. Un câlin, un baiser, et à bientôt. J'ai appris à enclencher un mode automatique, des sourires automatique, à hocher la tête à tes dernières paroles réconfortantes. Souvent je sais que tu me mens pour me faire plaisir, mais on joue le jeu tous les deux c'est ce qui compte, tu me réconfortes, et moi je te souris. C'est pour notre bien qu'on se crée des scènes parfois, des scènes fausses derrières lesquelles se cache une grande sincérité, un désir de bonheur partagé. Quelques jours auparavant dans le métro, une larme roulait sur ma joue, un saxophoniste interprétait "sunny", et ces paroles résonnaient "yesterday my life was filled with rain" le constat de boney M m'appartenait et je pensais la même chose en me voyant à tes côtés.